vendredi 16 avril 2021

En attendant la visite de l'ours

Pour tenter d'apercevoir les ours, en m’appuyant sur les observations de la semaine dernière, je suis allé me cacher du côté des rosiers sauvages. Parti à 4h du matin, arrivé sur zone à 5h45, je me glisse entre un rocher et des broussailles, avec un filet de camouflage, pour me fondre dans le paysage. C'est le lever du jour, la lumière est superbe, l'endroit est magique, la diversité des oiseaux nous enchante avec une bande son très variée. Les oiseaux sont les premiers, attirés par cette petit installation qui fait incursion dans leur environnement, rapidement, ils me rendent visite. Pouillots, traqués, pinsons, bergeronnettes et beaucoup d'autres passereaux font leur apparition. Un couple de tadornes survole la prairie, au deuxième passage, ils commencent à descendre et poussent quelques cris. C'est bon, la validation de la cachette est faite même en contrôle aérien. Au bout d'un moment ne voyant rien arriver, je m'allonge et somnole un chouilla.

Tout est calme depuis le lever du jour, seuls quelques passereaux viennent boire                             @Thierry Magniez


Me voilà peut être parti ailleurs , je ne me rappelle pas bien mais c'est un bruit de galop et les tremblements du sol qui me ramènent au réel. Au début, je ne comprends pas ce qui se passe, je reste allongé sur le dos avec une belle vue sur les nuages. Sachant que si je me redresse, je vais probablement effrayer le troupeau de bisons qui semble se rapprocher. Juste le temps d'envisager le piétinement et l'instant suivant, je suis survolé par une biche. C'est la première fois que j'aperçois une biche de ce point de vue, c'était comme un gros oiseau qui m'a survolé. Les suivantes passeront légèrement sur le côté. C'est assez efficace comme réveil. Assis dans la rosée, je les regarde s'éloigner et rejoindre la lisière de la forêt au niveau du point par où je suis arrivé il y a quelques heures. Elles ont la langue sortie et qui pend du côté droit, les oreilles en arrières, sur les photographies, on voit aussi un nuage de poils, l'effort semble aider à perdre le manteau d'hiver.
Bon ! Que se passe-t'il au juste ?
Je me dis que pour qu'elles courent ainsi tout droite devant elles, elles fuient sûrement quelque chose.

Les biches sont passées au dessus de moi et elles poursuivent leur fuite, oreilles en arrière                @Thierry Magniez

Toujours caché sous mon filet, je cherche ce qui a déclenché cette fuite. Ne voyant rien arriver, j'utilise les jumelles pour scruter les environs. Ce n'est que 10 minutes plus tard que des mouvements à l'autre bout de cette petite plaine attirent mon attention. J'ai cru voir bouger entre les buissons. Les jumelles m'aident à apercevoir d’abord 2 loups puis 3 autres qui quittent la plaine pour rejoindre la lisière forestière. Ils sont loin, peut être 600 m, régulièrement, ils s'arrêtent pour lancer un regard vers les biches, vers moi, je ne sais pas. Rapidement, ils disparaissent sous le couvert forestier alors, je scrute, avec les jumelles, je cherche derrière les branches, entre les rochers mais plus aucun mouvement. Persuadé de les avoir perdus, j’abandonne cette minutieuse recherche et pose les jumelles dans l'herbe à mes genoux. C'est là que je remarque sa présence. Depuis combien de temps est il là, à m'observer de ses yeux jaunes ? Je ne l'ai pas vu arriver. Pas un bruit, il est à découvert juste à ma gauche à quelques mètres, il est apparu comme un fantôme. Immobile, son regard perce ma cachette. Alors que les autres sont sûrement à proximité, dissimulé dans la végétation, lui a décidé de se montrer, de faire face. Il restera de longues et hypnotiques minutes avant de partir très lentement en se retournant régulièrement pour regarder vers moi.
 
Loup gris venu m'observer                                                                                           @Thierry Magniez

Loup gris venu m'observer                                                                                           @Thierry Magniez

 

lundi 12 avril 2021

Ca mange quoi un ours quand il se réveille au printemps ?

Suite à la rencontre de l'ourse avec son ourson, j'avais envie de retourner dans le massif sur une autre zone pour voir si il y avait des indices de présence d'autres ours ou des informations sur la petite famille. Profitant de nouvelles averses de neige ce week-end, je suis parti pister.
Mon choix s'est porté sur une zone plus en aval de là où la petite famille a passé l'hiver. Me demandant de quoi ils pouvaient bien s'alimenter en sortie d'hibernation, je voulais voir s'ils étaient descendus pour trouver de la nourriture. Sur cette partie sud, la végétation est un peu en avance mais, il n'y a pas grand chose. La voiture garée bien loin de la zone à explorer, il me faudra un bon moment pour grimper la-haut mais je ne suis pas monté pour rien.
Sur la lisière entre la forêt et la zone de pâturage, il y a quelques étangs où les animaux peuvent trouver de l'eau. Bien que le temps ne soit pas au sec, les animaux ont l'habitude de venir dans cette zone. Je reste en bordure sous couvert des buissons, ce qui va me permettre d'observer un bon moment cette biche profitant de la végétation qui démarre et décide de passer à découvert pour aller vers l'étang. Bien que dissimulé par les buissons, elle finira par repérer sûrement un léger mouvement. Elle me fixe, elle a vu. Alors, je ne bouge plus, déjà allongé, je me fais oublier. Elle disparaîtra derrière d'autres buissons, elle n'est pas partie bien loin.
Je la laisse pour continuer à grimper et passer sur la crête entre ici et la combe des ours. En parcourant progressivement cette crête, je vais trouver beaucoup d'indices dans la neige, quelques loups sont passés ici et là en coupant l'axe de la crête, un cerf a suivi la piste de la crête tout du long, il est devant moi, des renards, des lièvres, des écureuils, un sanglier sont aussi passés par là mais aucune trace d'ours. Seules deux vieilles crottes de l'an dernier bien conservées par la neige avec plein d'épines d'épicéa dedans.
Alors, je redescends.
 
Biche venue boire à la mare et manger les premières pousses vertes                                          @Thierry Magniez

Retour sur la lisière de la forêt et je retombe sur la biche. Je peux l'observer un moment, elle est vraiment très méfiante et bien que très loin avec les jumelles, elle finit par partir. Je ne sais pas si c'est moi qui l'ai dérangée mais elle n'est pas parti bien loin. En l'observant, j'ai trouvé que la position des pierres à cet endroit n'était pas naturelle alors, j'ai décidé d'aller voir. Arrivé sur les lieux, je vois que la biche est restée un bon moment là, c'est bien piétiné, elle s'est même couchée. Les pierres sont effectivement bien rangées, on peut imaginer quelques constructions anciennes bientôt totalement effacées et là surprise. Une belle crotte, pas de l'an dernier celle-ci, toute fraîche. Il était là, il y a peu, ce qui explique peut être la méfiance de la biche. Peu importe, j'ai trouvé ce que je cherchais, le contenu de cette défécation m'apporte la réponse à la question que je me posais en arrivant : « que peuvent bien manger ici les ours en sortie d'hibernation ? ».
L'avantage avec les crottes, c'est qu'elles racontent des histoires si on prend le temps de les observer. Premier point, elle est froide donc il est sûrement déjà loin ( ou pas ). Muni d'un petit bâton, j'ouvre celle-ci, aucune différence de consistance ou de couleur entre l’intérieur et l'extérieur, elle n'a pas eu le temps de sécher ou de changer de couleur avec l'air ou le soleil. Et maintenant, « Qu'est ce qu'il y a là dedans ? », Je découvre de multiples grains avec une forme bien caractéristique noyés dans une matrice brune présentant de très petites fibres. Voilà donc le bilan : notre ours, probablement un autre que la femelle suitée que j'ai observée cette semaine, vu la taille imposante de l'étron, se nourrit en ce moment exclusivement de cynorhodons, autrement dit de « gratte-cul ». On retrouve les akènes et le poil à gratter caractéristiques des fruits du rosier et de l'églantier.
 
Excrément d'ours contenant exclusivement des restes de Cynorhodons                                             @Thierry Magniez

 
Pas l'ours, le rosier sauvage, l’églantier. Les quelques fruits qui restent de l'automne dernier semblent faire le régal de notre grosse bestiole à poils. La lisère de forêt est marquée par une frange arbustive avec beaucoup de rosiers, c'est le lieu idéal pour faire un bon repas. Je l'imagine là, dans cette zone dégagée, debout sur ses pattes arrières, les lèvres avancées comme une petite trompe, prélevant délicatement les fruits les uns après les autres pour se remplir l’estomac.
C'est le lieu et le moment idéal pour l'observer et faire de beaux clichés mais il faut rentrer, tout le monde est confiné et j'ai suffisamment profité. Avant de partir, je ne peux résister, comme lui, je vais en goûter. Sans me piquer, je détache un premier fruit auquel j'enlève la queue et les restes de sépales fanés. Bon d'accord, je pense que lui, il est moins délicat et qu'il mange le tout, quoi que je n'ai retrouvé aucune trace des sépales coriaces et de la queue des cynorhodons dans ses déjections. Quoi qu'il en soit, c'est délicieux, de vrais petits bonbons. Secs, il faut mâcher et saliver un peu pour que le fruit ramollisse, cracher les akènes qui sont nombreux et le goût sucré un peu comme des fraises séchées est très agréable.
 
Rosier sauvage avec encore quelques cynorhodons que les ours vont pouvoir manger                     @Thierry Magniez

 

vendredi 9 avril 2021

Ayı yol - Sur la piste de l'ours d'Anatolie

Cette semaine, le temps s'est radouci, la neige laisse place aux premières fleurs, en partant hier matin, je pensais à lui. Je sais qu'il est resté caché dans un coin discret tout l'hiver. Je sais qu'il est là, il est sorti et a laissé parfois quelques traces dans la neige lors des petits redoux de cette saison froide. Alors, je sais où aller. J'ai décidé qu'après avoir relevé les pièges photographiques, je passerai chez lui pour rester informé sur ses activités et dans l'espoir de le voir. 

Perce-neiges et crocus entre les dernières plaques de neige                          @Thierry Magniez
 

Je dis LE mais non, c'est LA et même, je peux dire LES car elle n'est pas seule, elle a un ourson, un seul. Je les ai aperçus sur un piège photographique l'automne dernier. j'ai souvent vu les empreintes des ces petites pattes suivant celles de sa mère. Vu sa taille, je sais aussi que c'est son dernier printemps avec sa mère, qu'ils vont se quitter cette année et qu'un mâle va bientôt repasser par ici pour perpétuer l'espèce.
En passant par les pièges photographiques, je m’aperçois que les loups ont quitté les lieux depuis une semaine seules quelques empreintes montrent le récent passage de solitaires qui n'ont fait que traverser la zone. Il me reste quelques heures pour une petite incursion chez madame et son petit. Alors, on y va mais sur la pointe des pieds.
Il faut marcher un bon moment, pas marcher comme pendant une randonnée sur un chemin balisé. "Marcher" comme un fantôme sans frapper le sol à chaque pas, avancer doucement sans buter sur les cailloux, ce qui produit un bruit sourd qui s'entend de très loin, sans faire craquer les branches au sol ou celles qui barrent le passage. C'est lent et difficile, chaque fois je sais que le lendemain, je serai tout courbaturé. C'est un peu avancer comme une poule en levant haut les pattes, en les déployant en douceur et en les reposant doucement. A chaque instant, il faut être prêt à s’immobiliser. Il faut voir, entendre ou sentir avant d'être vu, entendu ou senti. Essayer de capter le moindre déplacement autour de soi. En suivant les pistes d'animaux, je m'oriente progressivement vers la combe des ours. Ils ont établi domicile dans une combe rocailleuse du versant sud. J'y suis. Tout est calme, la neige a presque disparu. Je progresse encore plus lentement vers des zones de passage où je pense trouver des indices. Avant d'y arriver, je remarque déjà une première trace d'activité : Une souche éventrée, récemment, elle est probablement passée là. Grâce à ses puissantes pattes aux bonnes griffes, elle a déchiqueté le bois mort servant d'abris à de petites bestioles pour en faire repas.

Tronc d'arbre mort déchiqueté par l'ours pour trouver des larves d'insecte             @Thierry Magniez

Ils sont réveillés. Me faufilant progressivement au fond de la combe, je commence à la descendre, ce lieu est comme un petit paradis dans ce massif. La combe est comme une profonde gouttière placée perpendiculairement à la pente du versant sud. Il n'y a pas de chemin, pas de trace d'exploitation forestière, de gros conifères, des escarpements, du bois mort un peu partout. Une vraie forêt à ours. Je scrute, j'écoute, aucune trace de passage récent sur les quelques zones présentant encore un peu de neige. Je continue à descendre. Un pic tapote un tronc à la recherche de larves d'insectes, les mésanges noires chantent en passant de branche en branche. Sur le bord de la combe côté gauche entre les arbres, il me semble voir des pas dans la neige mais je ne vais pas passer par là, le sol est trop encombré et c'est un coup à alarmer tout le monde. Je progresse toujours vers la partie la plus basse et la plus étroite de la combe. Toujours attentif aux traces sur la gauche, je les vois qui se rapprochent, convergeant vers ma trajectoire. Je peux voir maintenant que ce sont des traces profondes à petits pas qui ne correspondent pas à celles des sangliers ou cerfs qui sont plus espacées. J'arrive au croisement. La piste descendant rejoint le bas de la combe. C'est une très agréable surprise : Je retrouve les empreintes de l'ourson et de sa mère. Elles ne sont pas d'aujourd'hui mais c'est récent, deuxième indice. Je les suis un peu, ils sont partis vers le sommet sortant de la combe et grimpant tout droit le versant sud du massif. Demi tour, d'où viennent 'ils ? Je remonte la piste pour observer les pas. La mère avance tout droit à petits pas alors que l'ourson chemine de droite à gauche, glisse sur la neige, s'enfonce et revient chaque fois sur la piste de sa mère. La piste me mène sur la crête de la combe. C'est un des rares endroits où j'imaginais qu'ils puissent trouver une cavité pour y passer l'hiver.

Traces de l'ourson                                                                                                 @Thierry Magniez

La crête de cette combe est un lieu où j'aime m’asseoir. Sur les sommets du massif, il n'y a pas d'escarpement, la visibilité est moindre et il y a quelques chemins. On peut même y accéder en voiture par des pistes. Là, non. Il faut marcher.
Assis sur un rocher entre les fruitiers sauvages, on domine la vallée et les collines du nord d'Ankara. Un paysage du nord de l'Anatolie, d'innombrables petites crêtes s'estompent en approchant l'horizon, Il n'y a que le bruit du vent auquel se mêle parfois l'appel à la prière du muezzin.
Sur cette arrête rocheuse plus ou moins boisée, on remarque le passage régulier d'animaux. Une piste suit la crête, elle est parfois croisée perpendiculairement par une coulée, passage rapide qui grimpe ou descend droit dans la pente. La neige a disparu sur ces lieux exposés au soleil et je ne peux plus suivre les empreintes d'ours. Je m'imagine donc « ours » et trace ma propre piste selon le relief et le couvert végétal. Mon instinct me guide et j'avance jusqu'à un lieu avec des roches très fracturées. Instantanément, j'y cherche une faille, un trou. Rapidement, attiré par de gros cailloux sans lichen, sans mousse, comme récemment retournés, je découvre leur abri, là où ils ont passé tout l'hiver. L'entrée n'est pas grande mais aucun autre animal peut en extraire ces gros cailloux. J'y trouve sur l'entrée étroite un peu de poil. Il y a de la place pour deux mais il n'y a personne. Un peu de neige sans empreinte montre qu'ils sont réveillés et qu'ils sont sortis au moins depuis la dernière averse de neige.

 

La caverne de l'ourse où elle est restée durant l'hiver avec son petit                                     @Thierry Magniez


Le sourire aux lèvres, très heureux de mes découvertes, je décide de retourner dans la combe pour explorer le haut de celle-ci. Une piste arrivant sur la crête, descend en diagonale vers le bas de la combe, je m'y aventure et soudainement, arrivé à mi pente, j'entends des branches qui cassent. Immobile, j'observe vers l'origine du bruit. La foret est dense, il y a très peu de visibilité entre les troncs. Le bruit se rapproche. J'imagine des sangliers lancés à toute allure mais je ne vois rien. Entre les troncs, on ne voit que d'autres troncs. Les animaux semblent fuir quelque chose, ils vont très vite et s'orientent vers la piste où je suis. On va se rencontrer.
Je pointe l'objectif photographique vers le bruit, le cœur commence à battre plus vite et maintenant, j'entrevois deux masses sombres entre les troncs. Impossible de distinguer clairement les bestioles mais à leur taille, leur couleur et leur façon de courir, j'ai compris.
Il ne faut pas que l'on se rencontre.
Je sais que la mère pour protéger son ourson peut être agressive alors, je ne dois pas la surprendre surtout qu'ils semblent fuir quelque chose. A ce moment, je suis partagé par l'envie de rester discret même si je suis sur leur passage pour pouvoir les voir, c'est un moment rare, et par l'envie de me montrer pour ne pas les surprendre. Pour le moment, ils ne savent pas que je suis là. Ils ne peuvent pas me voir, ils ne peuvent pas non plus me sentir puisque j'ai masqué mon odeur.
Et là, une ouverture, une zone avec moins de troncs, ils y arrivent avant de monter sur la piste où je suis. Je la vois qui court droit devant avec le bruit des branches qui cassent, je sens mon cœur battre dans tout mon corps. Derrière elle, son petit qui court déjà très vite. Elle, elle a les oreilles dressées pour capter le moindre bruit, lui, il essaie de suivre sa mère. Moi, je n'ai toujours pas pris de décision et j'entends de plus en plus les battements de mon cœur. Je profite de l'ouverture pour déclencher l'appareil photo. Et voilà, ça fait « clic clic clic ! ». Ils ne sont plus bien loin, là juste au creux de la combe. Elle a bien entendu le « clic clic clic ». Ce n'est pas pour rien qu'elle a des grandes oreilles. Instantanément, sans regarder dans ma direction, elle bifurque à 90 degrés et remonte la combe avec son petit. Je les ai suivis du regard un moment puis je m'attendais à voir autre chose arriver, ce qui leur a fait peur, ce qu'ils fuyaient mais rien n'est arrivé. Je suis remonté dans la direction d'où ils sont venus en espérant comprendre. Ce ne peut être quelqu'un, il n'y a personne sur le massif en ce moment, il est difficile d’accès et il n'y a aucune trace sur les pistes. J'ai pensé à 3 hypothèses : des chiens mais je n'ai pas entendu aboyer, les loups mais ils ne sont pas là en ce moment, reste la possibilité d'un mâle.

Femelle ours en pleine course, son ourson est un peu derrière                                             @Thierry Magniez

vendredi 2 avril 2021

Pisteur dans la neige

Le printemps arrive mais les conditions climatiques restent froides. Il neige régulièrement à partir de 1200m mais cette neige fond très vite. Ce qui correspond aux conditions idéales pour pister la faune au petit matin. La journée avançant efface les traces de passage ce qui ne nous laisse que les passages les plus récents. Le pistage nous laisse alors la possibilité de suivre l'animal au plus proche, imaginer ses comportements en lisant les empruntes et on a toujours l'espoir de rattraper la bestiole, ce qui n'arrive pas souvent.

Je vous laisse deviner à quoi correspondent les empreintes sur ces deux photographies.
Pistes fraiches du petit matin                                                       @Thierry Magniez

Sur la deuxième photographie, c'est le lièvre. En ce moment, c'est la fête, total déconfinement pour les lièvres, ça bouquine. La saison des amours a démarré alors, il y a des pistes de partout dans certaines clairières, au matin les pistes dans la neige se croisent, se suivent, se rencontrent. Parfois, ça piétine sur place.

Le lièvre                                                                                                @Thierry Magniez

Et sur la première, c'est le loup. Les loups sont de retour en altitude ils peuvent marcher sur la neige plus durcie. Ça circule même dans la journée. Ce matin une petite meute de 5 individus est sur le sommet du massif.

Les loups qui passent sur le sommet du massif                                      @Thierry Magniez

La Martre des pins de la famille des Mustélidés comme le blaireau est passée devant une des caméras que j'ai laissé pour inventorier la faune du secteur.

La marte des pins qui est essentiellement nocturne                                    @Thierry Magniez

Biodiversité d’Anatolie, de la steppe à la montagne

Thierry Magniez travaille sur la biodiversité de l'Anatolie depuis 2021. Pendant plusieurs jours, chaque semaine, il se rend à moins de...