Pour tenter d'apercevoir les ours, en m’appuyant sur les observations de la semaine dernière, je suis allé me cacher du côté des rosiers sauvages. Parti à 4h du matin, arrivé sur zone à 5h45, je me glisse entre un rocher et des broussailles, avec un filet de camouflage, pour me fondre dans le paysage. C'est
le lever du jour, la lumière est superbe, l'endroit est magique, la
diversité des oiseaux nous enchante avec une bande son très variée. Les
oiseaux sont les premiers, attirés par cette petit installation qui fait
incursion dans leur environnement, rapidement, ils me rendent visite.
Pouillots, traqués, pinsons, bergeronnettes et beaucoup d'autres
passereaux font leur apparition. Un couple de tadornes survole la
prairie, au deuxième passage, ils commencent à descendre et poussent
quelques cris. C'est bon, la validation de la cachette est faite même en
contrôle aérien. Au bout d'un moment ne voyant rien arriver, je
m'allonge et somnole un chouilla.
Me voilà peut être parti ailleurs , je ne me rappelle pas bien mais c'est un bruit de galop et les tremblements du sol qui me ramènent au réel. Au début, je ne comprends pas ce qui se passe, je reste allongé sur le dos avec une belle vue sur les nuages. Sachant que si je me redresse, je vais probablement effrayer le troupeau de bisons qui semble se rapprocher. Juste le temps d'envisager le piétinement et l'instant suivant, je suis survolé par une biche. C'est la première fois que j'aperçois une biche de ce point de vue, c'était comme un gros oiseau qui m'a survolé. Les suivantes passeront légèrement sur le côté. C'est assez efficace comme réveil. Assis dans la rosée, je les regarde s'éloigner et rejoindre la lisière de la forêt au niveau du point par où je suis arrivé il y a quelques heures. Elles ont la langue sortie et qui pend du côté droit, les oreilles en arrières, sur les photographies, on voit aussi un nuage de poils, l'effort semble aider à perdre le manteau d'hiver.
Bon ! Que se passe-t'il au juste ?
Je me dis que pour qu'elles courent ainsi tout droite devant elles, elles fuient sûrement quelque chose.
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Les biches sont passées au dessus de moi et elles poursuivent leur fuite, oreilles en arrière @Thierry Magniez |
Toujours
caché sous mon filet, je cherche ce qui a déclenché cette fuite. Ne
voyant rien arriver, j'utilise les jumelles pour scruter les environs.
Ce n'est que 10 minutes plus tard que des mouvements à l'autre bout de
cette petite plaine attirent mon attention. J'ai cru voir bouger entre
les buissons. Les jumelles m'aident à apercevoir d’abord 2 loups puis 3
autres qui quittent la plaine pour rejoindre la lisière forestière. Ils
sont loin, peut être 600 m, régulièrement, ils s'arrêtent pour lancer un
regard vers les biches, vers moi, je ne sais pas. Rapidement, ils
disparaissent sous le couvert forestier alors, je scrute, avec les
jumelles, je cherche derrière les branches, entre les rochers mais plus
aucun mouvement. Persuadé de les avoir perdus, j’abandonne cette
minutieuse recherche et pose les jumelles dans l'herbe à mes genoux.
C'est là que je remarque sa présence. Depuis combien de temps est il là,
à m'observer de ses yeux jaunes ? Je ne l'ai pas vu arriver. Pas un
bruit, il est à découvert juste à ma gauche à quelques mètres, il est
apparu comme un fantôme. Immobile, son regard perce ma cachette. Alors
que les autres sont sûrement à proximité, dissimulé dans la végétation,
lui a décidé de se montrer, de faire face. Il restera de longues et
hypnotiques minutes avant de partir très lentement en se retournant
régulièrement pour regarder vers moi.
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