mercredi 10 mars 2021

Le parc naturel d'Aladaglar

Ce mois de mars est très froid ici en Anatolie, on m'a parlé d'une région montagneuse au sud de la Cappadoce où le massif calcaire présente de belles parois et avec ce froid, la neige, ça peut être splendide. Nous décidons donc d'y aller passer quelques jours.
Après un bon 3 heures de route depuis Ankara, on rencontre la chaine Taurus et ce massif des Aladaglar qui culmine à un peu moins de 4 000m d'altitude. Le paysage de plateau du sud de la Cappadoce passe sans transition à de la haute montagne.

 
 
  
Différente vues depuis Çukurbağ, côté plateau et côté montagne        @Thierry Magniez

Nous avons trouvé un gite de montagne très sympa dans la village de Çukurbağ, ce qui permet d'être au pied de la montagne. Il neige, petit à petit, la circulation vers l'entrée du parc se fait de plus en plus difficilement. En quelques minutes, de Çukurbağ, on accède à la vallée d'Emli qui est une entrée facile dans le parc. La piste est bien enneigée, il est impossible d'accéder à l'entrée en véhicule alors, la marche commence.     

Aladaglar, entrée de la vallée d'Emli                                                @Thierry Magniez

Le massif est splendide, il a neigé toute la nuit, nous sommes seuls à laisser nos empreintes dans l’épaisse poudreuse. Le vent cesse et une chape de silence tombe sur nous. Peu d'animaux sont passés par ici depuis la fin des chutes de neige, les traces sont rares. On nous a parlé de l'éventualité de trouver les fameuses chèvres sauvages dans cette zone alors, on s'arrête régulièrement pour scruter les parois, les rebords, les cônes d’éboulis avec les jumelles mais rien, seul deux sangliers. Deux énormes bestioles, à en juger par la trace des empreintes laissées sur leur piste ont traversé la vallée pour passer probablement dans la suivante puisque l'on peut suivre la piste jusqu'en haut de la pente.
Puis, on pense entendre un bruit. Un bruit lointain. C'est peut être le vent qui revient. A l'approche de celui-ci, on distingue de mieux en mieux ce son qui nous paraît être le ronflement d'un moteur. Chose à ce moment improbable pour nous, au vue de l'inaccessibilité de la zone. Mais si, c'est bien ça : un superbe R12 vrombit en passant par les zones balayées par le vent et vient nous trouver. Nous découvrons alors qu'il existe un billet à acheter pour entrer dans le parc.         



Aladaglar, plateau avant l'entrée de la vallée d'Emli                                        @Thierry Magniez

C'est un lieu formidable pour réaliser des randos, du ski de randonnée, de la raquette où de la grimpe selon les saisons. On y fera une bonne rando de 4 heures et à notre retour, nous avons retrouvé les deux gardiens avec leur R12 posée sur un banc de poudreuse, la descente a été plus difficile que la montée pour eux.

Demirkazık, un autre village en bordure du parc                                                @Thierry Magniez

Par jours de mauvais temps, si il est difficile de randonner, il est possible d'emprunter la route vers le nord qui traverse Demirkazik et de longer le parc, les paysages sont très beaux et il est possible de faire de belles rencontres en hiver.


Quelques paysages en bordure de parc en empruntant la route limitrophe            @Thierry Magniez

On se trouve littéralement au pied du massif, c'est impressionnant, le dénivelé donne le vertige. Sur ces premières pentes, les animaux de la réserves descendent pour s'approcher des villages. il faut bien regarder entre les arbres pour détecter leur présence. Au petit matin et au soir, il est possible en cette saison d'observer la course des renards. Ces "Tilki" (en Turc) se poursuivent, se bagarrent et s'accouplent, ces occupations les rendent moins farouches et plus propice à l'observation. Il est également possible d'observer les aigles et les chèvres sauvages sur ces pentes.


Quelques rencontres en bordure de parc                                   @Thierry Magniez

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

vous pouvez nous laisser un petit commentaire ;-)

Biodiversité d’Anatolie, de la steppe à la montagne

Thierry Magniez travaille sur la biodiversité de l'Anatolie depuis 2021. Pendant plusieurs jours, chaque semaine, il se rend à moins de...